Les chiffres parlent d’eux-mêmes : une journée complète de travail à 80 dB peut compromettre notre ouïe, tandis que tout niveau sonore dépassant les 135 dB représente un danger. Une exposition prolongée à 85 dB pendant 12 heures peut perturber le sommeil, et expose 5 à 10 % des jeunes à des risques auditifs.
Ces données communiquées par le site ameli.fr incitent à comprendre en profondeur les décibels pour prévenir les problèmes auditifs. Mais comment se repérer dans cet océan de chiffres et de risques ? C’est précisément l’objectif de notre article, qui cherche à vous offrir une orientation claire au milieu de cette multitude de données, afin de mieux protéger votre audition.
Décibel : définition
Les décibels, abrégés en dB, mesurent le niveau de pression acoustique perçu par nos tympans, déterminant ainsi l’intensité sonore. Cette unité de mesure a été inventée en 1923 par les ingénieurs des laboratoires Bell et permet la classification des sons en fonction de leur puissance.
Que ce soit dans l’industrie musicale, sur le lieu de travail, dans la planification urbaine, ou dans tout contexte lié à la santé auditive, le décibel capture de manière précise la non-linéarité de notre perception sonore, ce qui offre une représentation fidèle de l’intensité du bruit.
En prenant en considération les pondérations fréquentielles, les sons aigus et les basses fréquences sont évalués pour refléter la manière dont l’oreille humaine perçoit les variations de niveau sonore. Pour le dire plus clairement, il a fallu mettre en place une formule mathématique pour tenir compte du fait que l’oreille humaine atténue les sons intenses et amplifie les sons faibles. C’est pourquoi on parle d’échelle logarithmique des décibels.
Qu’est-ce que l’échelle des décibels ?
L’échelle des décibels représente la gamme étendue des niveaux sonores perceptibles par l’oreille humaine. Elle est composée de seuils distincts qui définissent les différentes intensités des sons que nous percevons.
Chaque point sur cette échelle représente un seuil spécifique qui permet de mesurer le niveau sonore. On affine ainsi l’évaluation de la puissance des sons et leurs impacts sur notre audition ainsi que notre bien-être général.
D’un point de vue global, l’échelle des décibels s’étend de 0 dB, correspondant au seuil minimal d’audition humaine, à environ 130 dB, considéré comme le seuil de douleur. Entre ces deux extrêmes, on estime que les niveaux de volume confortables pour l’ouïe se situent autour de 50 dB.
Chaque augmentation de 10 dB est liée à la perception d’un volume environ deux fois plus élevé. Par conséquent, un son de 60 dB est couramment perçu comme deux fois plus fort qu’un son de 50 dB, tandis qu’un son de 70 dB ne représente pas une intensité perçue deux fois supérieure à celle d’un son de 35 dB, mais à celle de 60 dB.
Échelle des décibels : les différents seuils et leur impact auditif
Le premier seuil, à 0 dB(A), représente le niveau minimal pour la perception auditive, même capable de capter les sons internes du corps. À ce niveau, nous sommes sensibles aux bruits fondamentaux, tels que le tic-tac d’une horloge ou le ronronnement d’un ordinateur.
Lorsque les niveaux atteignent entre 40 et 50 dB(A), des effets extra-auditifs peuvent survenir pour certaines personnes particulièrement sensibles, engendrant des troubles du sommeil et des risques cardiovasculaires. Ces niveaux de pression sonore sont souvent présents dans des environnements urbains ou domestiques, influençant notre santé de manière subtile mais significative.
Le seuil critique se situe à 80 dB(A), déclenchant l’application de la régulation « Bruit au travail »[1]. Cela implique la nécessité de prendre des mesures de protection, notamment dans des contextes professionnels bruyants tels que les chantiers de construction.
Dès que les niveaux atteignent 85 dB(A), le port de protections auditives devient obligatoire, afin de préserver notre audition face à des niveaux sonores plus élevés. Parmi les environnements bruyants concernés, on compte les concerts, les discothèques ou les chantiers industriels, où ces niveaux peuvent être atteints ou dépassés.
À partir de quel niveau le bruit devient-il dangereux ?
Bien en-deçà des 85 dB(A), le seuil de danger correspond aux niveaux de pression sonore situés entre 60 et 80 dB. Ces niveaux sont associés à des bruits forts tels que le volume d’une voiture en circulation, le bruit généré par des scies à moteur, des camions, et des meuleuses d’angle, évalués entre 80 et 100 dB. Lorsqu’on est exposé de manière prolongée à des niveaux sonores de cette amplitude, il existe déjà un risque de dégâts auditifs.
Par exemple, les scies circulaires produisent un bruit de 110 dB, considéré comme extrêmement désagréable et douloureux. De même, les musiques fortes en discothèque atteignent un niveau de puissance accoustique équivalent. Les bruits les plus puissants émanent d’explosions, d’avions au décollage, et des concerts de rock les plus bruyants, où le niveau sonore peut même dépasser les 120 dB. À partir de 130 dB, on atteint la limite de la douleur. Il est donc hautement recommandé de réduire le volume des sources sonores en toutes circonstances.
Les impacts du bruit sur la santé et le bien-être
Au-delà des troubles auditifs, le bruit, lorsqu’il devient constant, exerce également une influence significative sur notre bien-être global. Notre capacité de concentration peut en pâtir, ainsi que notre état mental, et d’autres fonctions organiques. Des recherches ont mis en évidence un risque accru de troubles du sommeil, d’apprentissage et de concentration, ainsi que des perturbations de la circulation sanguine.
Au travail, le bruit engendre du stress, souvent de manière insidieuse. Les individus exposés quotidiennement au bruit sur leur lieu de travail sont susceptibles de développer des troubles cardiovasculaires tels que l’hypertension, liée à une augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle.
Il est donc essentiel de minimiser autant que possible l’exposition au bruit, et de réduire le volume des sources de bruit, que ce soit lors de l’écoute de musique avec un casque ou des écouteurs, pour prévenir les risques associés à ces seuils de danger. En cas d’impossibilité d’éviter cette exposition, il est recommandé de prendre des mesures pour protéger efficacement son audition.
Préservez votre audition : derniers conseils pour une oreille en forme
Face à la complexité des risques auditifs qui peuvent affecter votre quotidien, il est vital d’adopter des mesures préventives pour garantir la préservation de votre audition :
- Utiliser de protections dans des environnements bruyants,
- Limiter le volume des écouteurs,
- Prendre des pauses régulières en cas d’une longue durée d’exposition à des buits forts
- Rester informé sur les avancées de la préservation de l’ouïe.
En cas de doute sur votre santé auditive, ne tardez pas à consulter un professionnel. Le cabinet Audition Ludovic Digue, audioprothésiste indépendant depuis 25 ans, vous propose un bilan auditif complet assorti de conseils et de solutions personnalisés.
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[1] Ministère du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion : Bruit en milieu de travail
